Découvrir les vins des bords de Loire


Les vins du Val de Loire
La région des vins du Val de Loire débute à l'Ouest, par les muscadets et gros-plants de la région nantaise, passe par les vins d'Anjou et de Saumur et ceux de Touraine pour se terminer à l'est, en remontant le fleuve) par ceux du Centre : côte d'Auvergne et Saint-Pourçain. Au Nord, ceux sont les Jasnières et Orléanais puis au Sud, les fiefs vendéens, Châteaumeillant et Haut-Poitou.


Le Val de Loire représente ainsi de nombreuses régions le long du fleuve et de ses affluents, qui chacune, individuellement, contribue à son caractère propre au paysage d'ensemble : sa « route des vignobles » est la plus longue de France avec ses 800 km. Surtout, cette aire paraît complexe avec ses 68 appellations. Et une diversité toute en couleurs : rosé, blanc et rouge en vins tranquilles et vins de fines bulles, les crémants de Loire.
C'est surtout le premier producteur de vins blancs. Avec un remarquable rapport qualité-prix pour une production de 400 millions de bouteilles par an, le vignoble s'en sort bien. Cinq cépages représentent à eux seuls 79 % des 63 000 hectares de vignes du Val de Loire. Pour les vins rouges et rosés, il s'agit du cabernet franc (15 000 ha, 45 %) et du gamay noir (5 3 00 ha, 16 %). Pour les vins blancs et effervescents, il s'agit du melon de Bourgogne (13 000 ha, 44 %), du chenin (9 000 ha, 30 %) et du sauvignon (7 000 ha, 24 %).



• L'explosion des pétillants français
Malgré ses 320 millions de bouteilles par an, la Champagne ne parvient pas à fournir la demande française de vins à bulles. Du coup, crémants et autres effervescents prennent la relève. Avec succès.

Derrière la Champagne, ses grandes maisons et ses fastes, les crémants avancent dans l'ombre avec d'impressionnants chiffres de croissance. Pendant longtemps, ces effervescents s'annonçaient sous la dénomination ambiguë de « méthode champenoise ». Pressentant le danger, la Champagne a mis le holà en offrant très judicieusement le nom crémant, autrefois réservé aux champagnes de demi-pression, à charge aux autres d'abandonner « méthode champe¬noise », à l'avenir exclusivement réservée au champagne.
En mentionnant « méthode traditionnelle », les effervescents produits en Alsace, en Bourgogne ou ailleurs restent fidèles à la technique d'élaboration qui a fait le succès de la Champagne. Ils se sont regroupés sous la dénomination de crémant suivie du nom d'une région de production (il y en a sept, sans compter le ¬Luxembourg qui possède aussi ce droit). Pour conforter la qualité du produit, les conditions de production ont été resserrées : interdiction de la machine à vendanger, pressurage en raisins entiers et limitation de celui-ci. Résultat, rares sont les crémants affectés d'un défaut technique.

Fraîcheur et pureté

Ont-ils pour autant une âme ? Chaque région vend la sienne, plus ou moins transcendée. Avec un quart de la production totale, l'Alsace dispose de ses cépages à forte personnalité et de sa proximité avec la Champagne où vont se former ses techniciens, pour affirmer sa suprématie. Vigneron emblématique, Seppi Landman le dit haut et fort : « Mes crémants vieillissent remarquablement. » La Bourgogne a la chance de jouer avec les mêmes cépages que la champagne pour montrer son cousinage, mais les meilleures cuvées produisent les vins tranquilles. D'autres, comme la Loire, se plaisent à souligner la qualité de leurs vins blancs et une réputation ancienne en matière de bulles.
Tous les ans, ces protagonistes se mesurent au travers d'un grand concours annuel. La 18e édition vient de se tenir à Limoux. Elle a montré la belle qualité d'ensemble des crémants et la bonne santé du secteur. Preuve de ce succès, le nom commence à être contrefait à l'étranger : des crémants du Maroc, du Palatinat et de Bulgarie apparaissent aux côtés du Grand crémant espagnol ou encore du Krémant. Cette notoriété du crémant ne doit pas faire oublier que de nombreuses régions élaborent aussi des effervescents, certaines depuis fort longtemps, comme Limoux et sa célèbre blanquette, Saumur, Gaillac, Vouvray, Saint-Peray et Die et ses clairettes. Ces productions ont vieilli en même temps que leurs consommateurs. Trop petites, elles ont bien du mal à communiquer.

Moins cher mais moins bon que le champagne
Le crémant, lui, se débrouille mieux. Une raison essentielle de son succès reste son prix, entre 5 et 12 euros la bouteille, soit nettement moins cher qu'une bouteille de champagne. Le crémant est toutefois talonné par des effervescents ne provenant pas des régions autorisées ou ne suivant pas complètement les décrets des appellations. Ils portent le doux nom de VMQPRD ou encore « Vins mousseux de qualité produits dans des régions délimitées ».
Malgré ce nom barbare, ils se vendent bien. C'est le cas des marques Kriter, Charles Volner ou Café de Paris. Techniquement irréprochables, ils jouent la fraîcheur et la pureté. Si l'âme n'est pas leur fort, ils conviennent au plus grand nombre par leur petit prix.
Les crémants s'achètent pour le plaisir avec, contrairement à leur prestigieux modèle, un petit supplément régional et un prix sympathique. Reste à choisir son style. Toutes les régions oscillent entre les cuvées à forte personnalité et l'allégeance à l'élégance du dieu champagne. Cruel


Les beaux millésimes du Val de Loire
La création du vignoble est à mettre à l'actif du comte d'Anjou et des autorités catholiques. Sa promotion fut assurée par les œuvres de Rabelais et de Voltaire.

800 km de routes à travers les vignes

La création du vignoble est à mettre à l'actif du comte d'Anjou et des autorités catholiques. Sa promotion fut assurée par les œuvres de Rabelais et de Voltaire.
La région des vins du Val de Loire débute à l'ouest par les muscadets et gros-plants de la région nantaise, passe par les vins d'Anjou, de Saumur et de Touraine pour se terminer à l'est (en remontant le fleuve) par les vins du Centre : côte-d'auvergne et saint-pourçain. Au nord, ce sont les jasnières et orléanais, puis au sud, les fiefs vendéens, châteaumeillants et haut-poitou.

Autant dire que sa « route des vignobles » est la plus longue de France avec ses 800 kilomètres. Surtout, cette aire paraît complexe avec ses 68 appellations. Et une diversité tout en couleurs : rosé, blanc et rouge, en vins tranquilles et vins de fines bulles, les crémants de Loire. C'est surtout le premier producteur de vins blancs. Reste qu'il est parfois difficile de s'y retrouver.

Pour Jean-Martin Dutour, qui dirige avec Christophe Baudry la maison Baudry-Dutour, à Chinon, « ces nombreuses appellations existent et définissent des vins particuliers. Un handicap pour les novices qui veulent appréhender le Val de Loire, mais une richesse qui réserve toujours des surprises aux amateurs. Nous travaillons au sein des syndicats d'appellation et avec Interloire pour donner des clés pertinentes. »

Les beaux millésimes récents du Val de Loire sont les 1989, 1990, 1997, 2003 (sauf en rouge) et surtout, plus proche, le 2005, exceptionnel. Pour le millésime 2007, Jean-Martin Dutour le perçoit comme « un joli millésime, fruité et élégant, friand et tendre. Comme à Chinon, le constat est sensiblement le même pour les rouges de Loire. Les blancs sont particulièrement expressifs. »
Dans la Loire, ces vignerons généreux et francs comme leurs vins, élèvent quelques-uns des grands vins blancs secs et liquoreux. En Sancerre, en Touraine, à Vouvray, comme en Saumur-Champigny, en Pouilly-Fumé ou en Muscadet. Les crémants aussi sont superbes.


Chinon joue le rôle de locomotive
En rouge, ce sont l'anjou et le touraine les plus connus. Plus particulièrement à Chinon, qui joue le rôle de locomotive, où l'on trouve des vins racés, qui expriment des arômes de fruits rouges et de violette. Des vins élaborés à partir du cépage cabernet franc, dit « breton », parfois accompagné du cabernet sauvignon. Certains sont plus tanniques et sont élevés en barriques afin d'affiner leur expression. « Chinon a beaucoup progressé ces dernières années, à la vigne ou dans les chais », conclut Jean-Martin Dutour.

Secs, moelleux, une incroyable diversité
Le royaume du vin blanc est ici. Avec une incroyable diversité de production..
La Loire est le premier vignoble de vins blancs d'appellation de France. Ces vins blancs existent sous toutes les formes, effervescents, blancs secs, en passant par les demi-secs jusqu'aux moelleux et aux liquoreux. Trois cépages majeurs ont, chacun, leur terroir d'élection. Le melon règne en maître dans le Muscadet, le chenin en Anjou et en Touraine, le sauvignon dans les vignobles du centre de la France.
Le melon est venu de Bourgogne, où il a totalement disparu, pour trouver son havre dans le Pays nantais et plus particulièrement dans le Muscadet. Après avoir servi au XIXe siècle à élaborer des eaux-de-vie pour les Hollandais, il a enfin trouvé sa véritable vocation dans la production de vins aériens et spirituels. Il donne son meilleur sur les petits coteaux granitiques où il devient mutin et surprend tout son monde par ses étonnantes capacités de vieillissement.

Si le melon est dédié aux vins blancs secs, le chenin est capable de produire toute la palette des vins blancs, des effervescents aux liquoreux en passant par les vins secs et demi-secs, en particulier en Touraine, à Vouvray et à Montlouis-sur-Loire. En Anjou, il donne des vins blancs secs profonds et de longue garde à Savennières et devient liquoreux dans les coteaux du Layon. Cépage magique, le chenin se transmute selon les moindres nuances de la géologie, fort variée, et s'adapte à toutes les conditions météorologiques, fort changeantes.
Enfin, dans le centre de la France, à Sancerre et Pouilly-Fumé, le sauvignon est parti de rien pour devenir une vedette mondiale. Même s'il est cultivé un peu partout dans le monde, il donne toujours le meilleur de lui-même dans sa région d'origine. Nulle part en France, il n'est possible de rencontrer une telle diversité dans les vins blancs. Difficile de ne pas trouver son bonheur !


Le cabernet franc, cépage idéal
Pour le rouge, les terroirs de la Loire sont excellents et, Surtout, bénis des dieux.
Les vins rouges sont élaborés, pour l'essentiel, avec le cépage cabernet franc, appelé localement le « breton ». Si le nom de breton prête à plusieurs interprétations, Rabelais en écarte une d'emblée en précisant « qui poinct ne croist en Bretagne, mais en bon pays de Véron ». Ce cépage vient probablement de la région bordelaise.

Ce cabernet franc règne en Touraine et en Anjou, avec parfois le cabernet sauvignon qui a du mal à mûrir dans la région, alors que le cabernet franc y est idéalement adapté, et ce depuis longtemps. Lorsqu'il trouve un terroir propice, il peut donner des vins profonds et de belle garde comme à Chinon, le fameux pays de Véron de Rabelais, mais aussi Bourgueil et Saumur-Champigny. Généralement peu corpulents et peu tanniques, les vins deviennent méconnaissables sur ces trois terroirs en prenant de l'étoffe, tout comme dans les meilleurs terroirs d'Anjou où il réussit aussi très bien.

Le cabernet franc adore deux types de terroirs avec, d'abord, les coteaux et buttes calcaires (le tuffeau) où il donne des vins de garde, alors que les plateaux et buttes d'argile à silex donnent toujours des vins plus élégants. Ces deux types de terroir existent tant à Chinon qu'à Bourgueil.

Hélas, les types de terroirs sont rarement indiqués sur l'étiquette d'autant que les vins sont souvent des assemblages des deux types. Dans la région du Centre, et plus particulièrement à Sancerre, un autre cépage se fait peu à peu une place, le fameux pinot noir. Ce cépage bourguignon se complaît sur les coteaux de Sancerre où il prend une réelle élégance. Même si l'appellation est célèbre pour ses vins blancs, à juste titre, elle engendre des rouges de beau calibre qui dépassent le simple vin de comptoir qu'il était devenu il y a une vingtaine d'années.

Enfin, pour être exhaustif, il faudrait aussi mentionner les cépages gamay et côt en Touraine. Le premier a fait ses preuves en Beaujolais, le second à Cahors sous le nom de malbec ou d'auxerrois. Tous deux donnent d'excellents résultats.


Une couleur pimpante et un beau corps
Sec ou moelleux, les rosés marient l'élégance des blancs et la structure des rouges.
Elaborés essentiellement avec du cabernet franc, les rosés de Loire sont surtout produits en Anjou et en Touraine.

Le cabernet franc, cépage des vins rouges des deux régions, est le cépage idéal pour le rosé. Il donne des vins d'une grande finesse, en rouge d'abord, mais aussi dans les rosés. Ces rosés de Loire sont de tradition récente. L'appellation n'a été créée qu'en 1974 pour pallier la désaffection du rosé d'Anjou, un rosé doux, « sucraillon » diront les plus sceptiques, qui n'est plus tout à fait dans la mode. En réaction, le rosé de Loire est un vin sec, à moins de trois grammes de sucre par litre, et ce côté sec séduit.

Au début, il a été vinifié en « gris » par pressurage direct, ce qui donne des vins légers et peu colorés. Mais de plus en plus, les rosés de Loire nouvelle formule sont vinifiés par « saignée », comme des vins rouges, en écourtant la macération, ce qui leur donne une couleur plus pimpante et plus de corps et de structure. Ce type de rosé, frais, gai et de bonne facture, est plébiscité par le consommateur. Il aime ce style de vin qui s'associe sans façon à la cuisine de son époque, une cuisine de copains, avec une bouteille qui se range sans faire de manières dans le réfrigérateur.

Il ne faut tout de même pas oublier le rosé d'Anjou et le cabernet d'Anjou, très en vogue dans les années 50, qui sont un peu à l'origine de tous les rosés de France. Puissant, il doit contenir au moins 10 grammes de sucre par litre, ce qui lui donne ce côté doux. Il n'a pas échappé aux producteurs que le sucre permettait de masquer les défauts de la matière première et ils ne se sont pas privés. La baisse de qualité associée au changement de style de consommation a entraîné la désaffection du consommateur.

Après avoir failli disparaître, ils reviennent rajeunis et débarrassés des faux goûts qui les déparaient trop souvent. Ces vins gourmands par essence reviennent sur le devant de la scène. Ronds, suaves et munis de l'indispensable vivacité qui évite de les rendre doucereux, ils jouent de leurs notes de fruits rouges pour s'imposer sur les desserts légers et aussi à l'apéritif.


Crémants de Saumur

Des mousseux qui progressent
« Méthode champenoise », puis « traditionnelle », les crémants se portent bien.
Le mot crémant était employé de longue date pour désigner le champagne demi-mousse et lui seul. Mais, depuis 1975, une « regrettable mesure » selon la Champagne a mis un terme à cette exclusivité : le mot crémant peut toujours être utilisé pour le champagne, seulement son usage a été élargi à d'autres vins mousseux à appellation d'origine. La Loire a eu (avec la Bourgogne) la première AOC Crémant.

Si le champagne a une renommée internationale, les crémants, eux, ne jouissent pas de la même réputation : trop souvent assimilés à une image de « petits vins peu chers ». Il reste que les vignerons qui y ont cru ont fait d'énormes efforts sur la qualité de leurs vins pour être reconnus, et sont sur le point de remporter leur mise. Cela fait maintenant plus de trente ans que les crémants existent et n'en finissent plus de progresser. La demande est de plus en plus forte. Le crémant de Loire comptabilise même la plus forte progression des sorties de chais en volume.

Aujourd'hui, le crémant de Loire, en blanc et en rosé, est l'affaire de quelque 400 viticulteurs, 9 caves coopératives et 14 négociants élaborateurs qui produisent près de 45 000 hl. Avec environ 3 millions de bouteilles vendues à l'exportation.

Les six appellations effervescentes du Val de Loire se répartissent entre le Saumur, le Vouvray, le Touraine, le Montlouis et l'Anjou, élargie à l'aire de Cheverny en 1994. Une belle gamme de cépages, de magnifiques terroirs.

Pour autant, à l'origine, la bataille a été difficile. En 1919, la loi autorise la dénomination « méthode champenoise » pour les vins, autres que les vins de Champagne, rendus mousseux par fermentation naturelle en bouteille. Seulement, en 1994, la Champagne gagne la bataille judiciaire et le tribunal d'Angers interdit l'utilisation de la dénomination « méthode champenoise » aux autres régions viticoles.

Vins de Montlouis

Les diverses AOC et vins utilisant cette méthode doivent changer de nom. La « méthode champenoise » est remplacée par la « méthode traditionnelle ». Puis passe de la mention « mousseux » à celle de « crémant ». Il reste que les crémants sont toujours produits selon cette fameuse méthode champenoise.

Vins de Touraine


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