Etat de choc général.....Episode 45


Les enfants crient :
«-  Docteur ! Docteur, ne nous laissez pas ! »
Ils crient, ils pleurent.
Seuls, Pierrot et Tapioca restent de marbre.
« - Surtout ne bougez pas ! dit’ il aux enfants « 
La nacelle a repris sa place tendue par les filins qui ont résisté au choc. Tout doucement, le ballon sort des brumes au dessus de la forêt, la comète est déjà repartie et le grand ciel bleu réapparaît, immaculé.
Saucisse :
« - Mais où sommes nous, nous sommes encore perdu »
Le ballon est à nouveau poussé par le vent, ils sont sauvés, mais naufragés du ciel  une nouvelle fois avec un ballon à conduire sans savoir où ils sont et sans aucune connaissance aéronautique.
Pierrot se détache et va vers le pupitre. Il a vu faire le docteur, sur le tableau, il y a des notes d'inscrites : connexion des circuits, gauche, droite, avancer, descendre, monter etc.... Il les relit une par une et quand il pense avoir compris, il appuie sur le bouton marche normale programmée.
Aussitôt, tout se met à clignoter, les aiguilles tournent à toute vitesse puis ralentissant et se calment. Le ballon prend la direction, ouest indiquée sur le cadran.
Tapioca :
« - Mets les harnais de sécurité , un de perdu ça suffit , sois prudent Pierrot… »
 Saucisse :
« - Mais comment va t-on faire sans le Docteur ? »
Tapioca :
« - Arrêtes de pleurnicher ne t ’occupes pas, Pierrot va nous sortir de là. Il a déjà remis le ballon en route, c’est le principal »
Gros Sel :
« - Mais où sommes-nous, gémit  il ? »
Pierrot :
« - Une chose est sûre, nous sommes en juin 1958, toutes les aiguilles sont redevenues normales et la date est indiquée. Nous sommes retournés chez nous, et oui le Docteur a fait de bons calculs. Regardez, dit il en montrant avec son doigt l'extérieur de la nacelle, je reconnais les tours de St.-Jean d’Angély là bas au loin, la forêt d’Aulnay, je vois les voitures sur la route. Il est quelle heure à la montre du cadran ? Si j’arrive à poser le ballon, nous pourrons même rentrer en auto stop…  
Tapioca
«  - Moi je rentrerai à pied même si je dois être puni. Il est 14 heures 30 et nous sommes partis à 9 heures ce matin. Le docteur avait raison. Il y a un peu plus cinq heures que nous avons quitté la maison. C’est bizarre quand même, j’ai l’impression d’avoir fait un rêve… »
Saucisse :
«  - Le problème c’est que nous avons tous fait le même rêve, que nous avons perdu le Docteur Melchior, que nous avons un ballon que nous n’avons jamais fait atterrir et que nous ramenons des papillons d’un autre âge dont nous allons devoir expliquer la provenance. Les premiers sont passés juste mais les second…et si en plus ils découvrent les photos de Tapioca on est bon pour le journal télévisé et en direct…. »
Gros lard :
« - Oui mais tout ça c’est grâce au Docteur Melchior !!!
Gros sel :
- « Il avait toujours raison quoiqu’il fasse. Les choses tournaient toujours à son avantage»
Gros lard :
« - Il est où le docteur, demande Gros Lard en pleurant
Tapioca :
«  - Oui mais pas cette fois, pourtant je le croyais immortel… Dieu seul sait où il se trouve, pourvu qu’il n’est pas souffert…. Peut-être n’est il pas mort ? Répond ’elle.. Il était si gentil, c’était un homme extraordinaire, je l ’aimais tant. Pourtant il nous avait bien dit qu’il était immortel… je ne peux pas croire qu’il soit mort ou disparu « 
A ce moment là, une voix résonne à leurs oreilles, une voix qu ’ils connaissent bien, elle semblait venir de l’ au-delà du ciel, de je ne sais où !
La Voix :
« - Pourquoi c’était ? j’espère que tu l ’aimes toujours ton Docteur Melchior »
En entendant ces mots les enfants lèvent la tête, espérant le voir assis sur un nuage leur faisant au revoir une dernière fois, mais en vain.. Aucun nuage dans le ciel 
Pourtant la voix reprend, plus forte.
« - Pierrot appuie deux fois sur le bouton rouge qui clignote et au lieu de regarder en l’air, aidez-moi plutôt à remonter »
Pierrot appuie deux fois sur le bouton et immédiatement le ballon s ’immobilise.
A ces mots ils se retournent et que voient-ils ? une main ensanglantée avec des doigts noueux accrochées à la bordure d’osier de la nacelle qui essaie de remonter.
Pierrot et Tapioca se précipitent et l ’aident à se hisser dans la nacelle. Il est lourd malgré son grand âge.
A force d’efforts, ils y arrivent et le Docteur Melchior sain et sauf est à nouveau sur le plancher d ’osier, en sécurité, essoufflé, meurtri, les mains en sang mais heureux d’être là, parmi les siens. Tapioca le prend par le cou et l’embrasse de toutes ses forces.
Le Docteur Melchior :
«  - Mais arrêtes Tapioca, tu me fais mal. » 
Dans la joie, il l’appelle Tapioca, lui qui rechignait toujours à utiliser leur surnom…
Le Docteur Melchior :
«  - Quand il y a eu la forte turbulence, j’ai été projeté par dessus bord leur explique t' il mais j’avais remarqué que la sécurité était défectueuse quand j’ai entendu les clics et les clacs j’ai compris ce qu’il se passait. Je vous ai donc doublement attaché, mais moi je devais guider le ballon, les risques d’accident étaient trop grands, nous risquions de rompre les attaches de la nacelle ce qui aurait signifié la mort pour tous.
Je ne pouvais rester clouer sur le fauteuil, j’ai donc mis ma ceinture de sécurité autour de la taille, accrochée à une grosse corde de rappel. Quand j’ai basculé par dessus bord, je me suis retrouvé suspendu sous la nacelle, mais choqué par la chute, je me suis évanoui. 
Quand je suis revenu  à moi, j’étais pendu dans l ’air et je tourbillonnais sous le soleil. J’ai très vite récupéré, et je me suis hissé jusqu’à vous, en remontant par la seconde corde qui m’a permis de me rapprocher de la nacelle. 
J ’ai appelé, mais vous ne répondiez pas. Mais tout est rentré dans l ’ordre maintenant, je me soignerai les mains en rentrant, et demain j’aurai quelques courbatures. Ce n’ est pas bien grave, et vous tout va bien ?
Pierrot :
-« A part les petits qui pleurnichent, tout va bien docteur, j’ai remis le ballon en route. Nous sommes le 15 juin 1958 et il est 14 heures 30. Umaguma et les siens sont désormais bien loin.
Le Docteur Melchior :
Je vous l ’avais bien dit, mon ordinateur ne se trompe jamais, mais bougre et ventre bleu, je ne veux pas que l’ on touche à mes affaires. Qui t’a permis Pierrot ?
Pierrot baissant les yeux :
- « Mais vous n’étiez plus là, il fallait bien que je fasse quelque chose. »
Le Docteur Melchior en faux courroucé :
-« Que ce soit la dernière fois, dit-il en riant de bon cœur, mais il n’ en pense pas un mot.  C’est bien tu m ’as bien suivi. Tu as fait ce qu’il fallait faire. »
Pierrot est fier de ce compliment et Tapioca encore plus...

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